Réunion de harkis à Bias : M.M. MEKACHERA et BEGAG au marché aux voix !!!

   

Démagogie et atermoiements sur fond de clientélisme électoral !!! Les harkis et leurs familles vont-ils continuer, encore longtemps, à applaudir, les politiques de gauche et de droite, qui sont les protagonistes, de leur drame et, qui refusent, depuis 1962, de reconnaître la responsabilité, de l'Etat français et, ainsi, de réparer, intégralement, tous leurs préjudices y afférents ?

 

 

 

 

 

 

Le samedi 10 juin 2006, le Comité National de Liaison des Harkis a organisé, à Bias (Lot-et-Garonne), un rassemblement, dans l’ancien camp de concentration (transformé en cité), ayant réuni environ 500 personnes issues de la « communauté harkie » (source AFP). 

 

 

Au cours de la cérémonie, M.M. Hamlaoui MEKACHERA et Azouz BEGAG, respectivement, ministres délégués aux Anciens Combattants et à la Promotion de l’Egalité des chances, ont, une fois encore, tenu les mêmes sempiternelles promesses démagogiques et dilatoires envers les RONA. 

 

 

M. MEKACHERA a déclaré : « Je voudrais aborder en toute franchise la situation des enfants de harkis. C’est une véritable préoccupation pour nous tous » et de rajouter : « J’ai bien conscience que, pour les 2ème et 3ème générations, les choses doivent évoluer. Pour traiter cette question majeure, nous devons être à l’écoute de ces jeunes qui attendent des réponses concrètes à leurs problèmes. Ils doivent pouvoir occuper leur juste place dans notre société. Il est du devoir du gouvernement d’être attentif aux difficultés de toute notre jeunesse, quel que soit son quartier, quelle que soit son appartenance culturelle ou philosophique ».  

Puis, M. BEGAG déclama : « Beaucoup d’entre-vous, même de la 2ème ou 3ème génération, subissent encore des discriminations du fait de leur origine et ne connaissent pas l’égalité des chances. Cette égalité pour laquelle je me bats depuis un an est l’un des piliers de notre pacte républicain ». 

 

Il convient de réagir face à leurs assertions opportunistes, dépourvues de sincérité, de pragmatisme et, bien entendu, de suites tangibles.  

 

Tout d’abord, M. MEKACHERA est, au gouvernement, depuis 2002 et, il a été le porteur de la déplorable loi du 23 février 2005, qui, d’une part, n’apporte aucune réparation équitable et significative, à la seconde génération mais, surtout, exclut, iniquement, la troisième génération de RONA. 

 

Le ministre délégué aux Anciens Combattants a, également, agréé, la suppression, de tous les anciens dispositifs législatifs spécifiques, sans mettre en place, préalablement, la moindre mesure de substitution.  Et, il est surprenant de l’entendre, hier, évoquer, un soudain intérêt, pour les harkis et leurs familles, qu’il n’a cessé de dénigrer et de « snober » depuis qu’il avait pu accéder, en instrumentalisant les RONA, à ses fonctions de Secrétaire d’Etat puis de Ministre délégué aux Anciens Combattants.  

 

De plus, le susmentionné ministre n’a fait aucune allusion, au rapport sur la seconde génération (article 11 de la loi du 23 février 2005) et, à  l’article 5 (sanctionnant la diffamation et les injures publiques à l’égard des harkis), dont les décrets d’application nous jouent l’Arlésienne depuis 16 mois.  

 

 

Pour être complet, la Coalition Nationale des Harkis et des Associations de Harkis tient, d’ores et déjà, le « pari » que ce rapport sera, en finalité, d’une nullité et d’une stérilité cosmiques et très prévisibles.  

 

Ensuite, force est de constater que le gouvernement continue à considérer, les enfants de harkis, comme de vulgaires « assistés » et, aucunement, ès qualité de « créanciers de la république » et, qu’il serait temps de consulter, les véritables spécialistes de la « question harkie », dans la perspective d’élaborer un vrai « plan définitif » digne de ce nom !!!  

 

En outre, les propos, d'Azouz BEGAG, sont à prendre au dixième degré car il ne faut pas oublier, que lors des récentes émeutes dans les banlieues, ce ministre utilisait, sciemment et de façon discriminatoire, la sémantique récurrente : « français issus de l’immigration » et faisait mention, exclusivement, à ces « trente dernières années de discrimination » (référence aux débuts des regroupements familiaux des immigrés en 1975), occultant les RONA (en France depuis 1830 et en métropole depuis 1962), ce qui est le comble de la part du ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des Chances ( ?). 

 

 

Par ailleurs, combien de RONA à la Haute Autorité de la Lutte contre les Discriminations et l’Egalité (HALDE) ? Aucun, alors qu’il y a des beurs défendant, essentiellement, les beurs. La même question pourrait être posée, pour les autres institutions républicaines et la « discrimination positive » dans les médias (prônée par Jacques CHIRAC) afin de corroborer, au plus fort, cette hypocrisie gouvernementale.  

 

Enfin, Boussaad AZNI se trouvait-il, cette fois-ci, dans laquelle de ses multiples « casquettes » ? Militant UMP et/ou Vice-Président du Haut Conseil aux Rapatriés (HCR) et/ou président du Comité National de Liaison des Harkis et autres titres ? Car il est très ardu de s’y retrouver parfois dans nos « pseudos représentants multicartes » agissant tels des « grossistes en éclectisme militant et/ou assimilé » !!!  

 

D’autant plus que ce « rassemblement » ressemble, à s’y méprendre, à un « meeting politique », destiné à endoctriner, ad vitam aeternam, les harkis et leurs familles (venus, vraisemblablement, écouter le discours d’espérance des ministres) mais, gare au lendemain qui déchante car : « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (dixit Jacques CHIRAC) !!! 

 

En conclusion, il serait impératif de rouvrir, à juste titre et sans délai, le débat parlementaire, autour du dossier harki et lui-seul, en lieu et place des ces « discours soporifiques » et autres « mesurettes » à venir puisque nous sommes au moins d’accord, sur un point, avec nos ministres de céans, c’est qu’il y a, effectivement, urgence à réparer la « mort sociale programmée et maintenue », des RONA, qui résulte des effets collatéraux du « drame harki » causé par l’Etat français depuis 1962.  Affaire à suivre…  

 

 

Khader MOULFI  

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