En me "promenant" sur les sites "Harkis" et notamment "Harkis.info", j'ai pu lire cette lettre ouverte via un lien, que je vous fais découvrir; enfin pour ceux qui ne l'auraient pas lue.
Lettre en réponse au Président Bouteflika,
Par Jérôme di Costanzo
Monsieur le Président,
Je pourrais en réponse à vos récentes accusations à propos de la présence Française en Algérie, vous répondre, comme un apothicaire de l'Histoire, ce que je me refuse à être. Encore repartir dans le sinistre décompte des morts : tant de morts d'un côté, autant de l'autre ! La souffrance a été égale de part et d'autre que l'on soit Français ou Algériens. Ce passé est mort avec le deuil de ceux qui ont perdu des êtres chers et une Terre aimée. L'Histoire s'écrira malgré vos ultimes bravades vengeresses.
Aussi cela nous pendrait trop de temps d'ouvrir le livre des pleurs et du sang de nos années de guerre, et pourquoi ? Pour prouver quoi ?
Nous sommes pressés et notre temps est précieux.
Monsieur le président, je vous sais bien malade, et vous allez bientôt mourir. C'est ainsi que je viendrai à vous, en paix avec mon histoire, venant vous dire certaines vérités avant votre trépas.
Depuis l'Indépendance ce sont toujours les mêmes bateaux qui quittent le port d'Alger, à bord toujours les mêmes réfugiés abandonnant à regret leur terre natale, pour fuir vos égorgeurs. Depuis 1962, je vois ces mêmes regards, plein de souffrances et de larmes, fixant, tant qu'ils peuvent, une Alger qui s'éloigne.
Quatre décennies, de répressions et de terreur. L'Algérie des parfums, a aujourd'hui l'odeur putride d'un cadavre en décomposition. Ce fut d'abord Ben Bella, est l'élimination des Harkis, 50 000, 100 000? Après vint Bou Medienne, une nouvelle purge. Puis l'arabisation, et la mise au banc de votre société de millions de Kabyles, considérés comme Algériens de seconde zone. Enfin ce fut votre guerre civile, combien encore de charniers ? 10 ans de peur, de règlements de comptes et de massacres.
Toujours les mêmes massacres, toujours des femmes éventrées, des corps mutilés, et toujours la même Diaspora partant trouver refuge en France. Rien n'a changé et l'eau de Cologne de vos généraux adipeux n'ôtera pas la puanteur morbide de vos quarante années de pouvoir.
Voilà ce que fût votre Algérie, Monsieur le Président, et elle n'était plus française.
Vous n'arriverez pas à effacer 130 ans de présence Française. Chaque ville, rue, chaque bâtiment, chaque route, rappelle que la France fut en Algérie. C'est trop tard, l'Algérie d'aujourd'hui est née de la France, est vous ne pouvez rien y faire, c'est gravé, c'est écrit dans le marbre de l'Histoire. C'est un constat.
Malgré tout vous persistez dans votre négationnisme. Enragé, vous vomissez votre passé Français. C'est peut-être cela qui vous ronge comme un cancer, votre entêtement à ne pas vouloir admettre que vous êtes en quelque sorte encore un peu français ? Comme vous fûtes aussi Ottomans, arabes, berbères, romains, grecs et phéniciens.
Ce qui m'apparaît comme évident, Monsieur le Président, quand vous critiquez l'oeuvre française en Algérie, c'est la haine que vous avez pour vous-même. Vous considèreriez vous, quelque part, encore comme un Colonisé ? Cela expliquerait beaucoup de chose.
Il est bien trop tard, Monsieur le président malgré vos déclarations aux lettres de sang, vous ne réécrirez pas l'histoire, l'Algérie restera quelque part, que vous le vouliez ou pas, éternellement Française.
C'est comme cela. Je ne porterais pas à votre place les crimes perpétrés au nom de votre révolution.
Vous êtes devant ces cimetières, l'unique responsable et coupable. Sûrement après vous, des commissions d'enquêtes se formeront, pour recenser tous les charniers Bouteflika et les victimes, par centaines de milliers, du FLN. Ainsi certains « disparus » trouveront une sépulture digne et décente et reposeront en paix. Après vous et vos années de Barbarie, j'espère que l'espoir et la paix reviendront en Algérie. De vous restera, devant l'histoire, que l'image d'un sinistre histrion fanatique, marionnette pathétique manipulée par un clan de corrompus sanguinaires. Vous mort, votre régime à bas, tous ceux d'Algérie pourront retrouver le pays qu'ils aiment viscéralement, sans compromis et faux-semblant, d'un amour sincère et profond.
Vivant dans l'espoir de jours meilleurs pour l'Algérie, je ne regrette rien.